Les Nouvelles Esthétiques : Une nouvelle technique anti-âge sans aiguille

5 février 2015
WISHpro France

Les champs électro-magnétiques

Les innovations ont été nombreuses au cours de ces dernières années, les principales étant sans nul doute les LEDs et la radio-fréquence dont nous vous avons parlé à plusieurs reprises. Mais une nouvelle technique vient d’apparaître sur le marché et l’on peut déjà prédire qu’elle va prendre une importance croissante dans vos soins : il s’agit de l’émulation de l’absorption cutanée grâce à des champs électro-magnétiques spécialement conçus pour cette fonction. Dominique Redureau, notre spécialiste de l’appareillage aux Nouvelles Esthétiques, va vous en parler mieux que quiconque !

Par Dominique REDUREAU,
Président de l’IFREC, Professeur Associé à l’Institut Français de Physiothérapie, Attaché à !’Hôpital Européen de Paris.

La problématique de l’absorption cutanée

Rappelons d’abord quelques notions élémentaires. Par définition, l’absorption cutanée correspond au transfert d’une substance médicamenteuse ou cosmétologique à travers la peau, depuis le milieu extérieur vers le sang. Elle se réalise donc en deux temps :

  1. Pénétration puis perméation d’un produit dans les différentes couches de la peau.
  2. Résorption des résidus par la circulation de retour (veineuse ou lymphatique).

Donc, contrairement à une idée reçue, le concept d’absorption cutanée ne se limite pas à la simple introduction d’un produit xénobiotique à la surface de la peau, mais correspond au cycle complet du parcours cutané d’une substance depuis son «entrée» jusqu’à sa «sortie».

D’ailleurs, il est assez curieux de constater que de nombreuses théories sont proposées sur la pénétration des produits dans la peau, mais que l’on ne s’intéresse finalement assez peu et très rarement à l’élimination des résidus de ces matières comme si, par exemple, une crème de jour devait indéfiniment demeurer dans le tissu cutané après son application…

Cela s’explique probablement par le fait que, si l’élimination est relativement aisée grâce à la micro-circulation qui est très riche, la pénétration s’avère beaucoup plus complexe puisque les couches supérieures de l’épiderme sont physiologiquement conçues pour s’y opposer.

Donc, la question qui se pose en pratique est très simple : comment faire pénétrer une substance dans la peau ? Autrement dit, comment contourner la fonction «barrière» de la couche cornée de l’épiderme dont il faut souligner qu’elle a vocation à s’exercer dans les deux sens, d’abord, pour empêcher la pénétration de substances intrusives, mais également pour s’opposer aux fuites d’eau ou d’électrolytes. Les pharmacologues et les cosmétologues ont l’habitude d’expliquer dans leur enseignement que pour pouvoir faire pénétrer un produit, il faut «leurrer» la couche cornée de l’épiderme. Autrement dit, exploiter le fait que son imperméabilité théorique n’est pas infaillible et qu’elle peut présenter, dans certains cas, une relative perméabilité.

On sait qu’un produit (médicamenteux ou cosmétologique) que l’on souhaite faire passer par voie transcutanée est constitué de molécules actives qui sont savamment incluses dans une formulation (pommade, crème, gel, sérum…). Lors du contact de ces molécules avec la peau, l’absorption va se dérouler classiquement en trois phases (imprégnation, remplissage avec égalisation des concentrations, puis absorption finale) qui répondent à des lois physiques assez complexes (Lois de Fick). C’est naturellement la dernière phase qui est la plus délicate, dans la mesure où il faut tenir compte de deux types de facteurs :

– Ceux qui sont liés à la peau elle-même (il est plus facile de faire pénétrer un produit au niveau du contour des yeux où la peau est très fine qu’à celui de la plante du pied où le terme de «couche cornée» prend tout son sens !).
– Ceux qui sont liés aux principes actifs du produit et qui dépendent en grande partie de leur poids moléculaire (à l’évidence, plus ce dernier est élevé, plus la difficulté est grande}.

C’est en fonction de ces facteurs que l’on va déterminer le modèle de diffusion le plus approprié.

Les modèles de diffusion

Il en existe deux :
– la diffusion passive,
– la diffusion forcée.

La diffusion passive

Il s’agit d’un phénomène qui permet d’égaliser des concentrations entre les trois compartiments concernés par les lois de Fick : le donneur (produit), la membrane (couche cornée) et le receveur (la peau). C’est ce qui se produit à chaque fois que l’on applique manuellement un produit sur la peau. Il pénètre «passivement» puisqu’aucune énergie autre que celle de la pulpe des doigts ne favorise son introduction. Mais, il y a un «bémol» et il est de taille : pour que la diffusion passive fonctionne, il est nécessaire que le poids moléculaire des ingrédients ne dépasse pas une certaine limite qui se situe entre 500 et 1.000 Daltons (Da) selon les cas. Au-delà, toute introduction s’avère illusoire, ce qui fait que de nombreuses molécules sont exclues de ce modèle diffusionnel.

La diffusion forcée

Lorsqu’il existe des facteurs qui empêchent la diffusion passive, il faut recourir à la diffusion forcée qui, comme son nom l’indique parfaitement, est destinée à «forcer le passage» au niveau de la couche cornée de l’épiderme. Les moyens utilisés portent le nom de «promoteurs d’absorption» et sont de deux types :
– soit chimiques (les systèmes auto-organisés comme les liposomes en ont constitué un excellent exemple, parmi d’autres),
– soit physiques (par apport contrôlé d’une énergie externe).
C’est précisément ce dernier type de diffusion forcée qui est souvent décrit sous le nom de «mésothérapie sans aiguille» puisqu’il correspond assez bien au concept originel du Docteur Michel Pister, inventeur de la mésothérapie en 1952, dont le principe était : «injecter peu, mais au bon endroit». La diffusion forcée reprend ce postulat, mais en remplaçant l’injection par une émulation de l’absorption cutanée.

Comme nous l’avons décrit au dernier Congrès des Nouvelles Esthétiques, les promoteurs d’absorption physiques (dont l’action porte le nom général de «physiophorèse» : ionophorèse, sonophorèse, etc.) se sont multipliés au cours de ces dernières années, puisqu’il en existe huit actuellement.

Parmi l’un des plus récents et probablement des plus prometteurs, il y a la magnétophorèse dont on va beaucoup entendre parler.

La magnétophorèse

Cette technique a été mise au point par une équipe de Philadelphie qui a publié le résultat de ses recherches en janvier 2008 («Proceedings of the National Academy of Sciences»).

Au départ, il s’agissait d’organiser un transport de cellules endothéliales par des champs magnétiques. Cette technique était destinée à la thérapie cellulaire ou génique. En fait, il s’agissait de mener des cellules saines vers une cible vasculaire après les avoir chargées de particules métalliques, puis de guider leur déplacement par un champ magnétique approprié.

Depuis, la technique a été reprise par des chercheurs israéliens qui ont beaucoup travaillé pour la faire évoluer : on est passé du transport de cellules à celui de médicaments, puis, désormais, de produits cosmétiques.

De surcroît, la technologie a été modernisée et, surtout, considérablement simplifiée. En effet, alors qu’au départ, le champ magnétique utilisé pour le transport cellulaire était assuré par un dispositif radiologique de type IRM, nous disposons maintenant de systèmes simples et fiables pour transporter des actifs cosmétiques in situ.

La magnétophorèse est donc désormais un véritable promoteur d’absorption cutanée, simple et efficace, qui permet de favoriser sans danger la pénétration d’actifs cosmétologiques choisis en fonction de l’effet souhaité.

Comment organiser une magnétophorèse en pratique courante ?

Il faut disposer d’un appareillage qui comporte :
– un pilote,
– une pièce à main,
– quatre têtes magnétiques.

Appareil Anti-Âge WISHpro

Naturellement, les têtes magnétiques sont choisies en fonction de l’effet que l’on souhaite obtenir au niveau du soin. C’est ainsi que l’on dispose actuellement de quatre têtes magnétiques :

  1. Une tête magnétique qui génère des impulsions vibratoires qui sont destinées à permettre une exfoliation de la couche cornée de l’épiderme pour obtenir une illumination du teint.
  2. Une tête magnétique qui produit des micro-courants de 500 µA qui vont être judicieusement utilisés dans les programmes anti-rides et raffermissants.
  3. Une tête magnétique destinée à la photothérapie avec des LEDs de 660 nm (dans le spectre rouge) qui s’adresse tout naturellement aux soins destinés aux peaux lésées par l’âge et les expositions solaires excessives.
  4. Une tête magnétique conçue pour la photothérapie avec des LEDs de 420 nm (dans le spectre bleu) qui est spécifiquement dédié aux soins des peaux grasses et acnéiques.

Comme on l’a dit plus haut, ces dispositifs magnétiques sont destinés à favoriser la pénétration transcutanée d’actifs cosmétologiques qui, en l’occurrence, se présentent sous la forme de capsules monodosées à usage unique.

Têtes magnétiques WISHpro

Nous sommes désormais à une époque où les soins deviennent de plus en plus technologiques pour satisfaire :
– d’une part, les professionnels de l’esthétique qui ont le souci d’offrir dans leur panel les meilleures techniques dont l’efficacité est démontrée,
– d’autre part, les clientes qui exigent des résultats rapides sans devoir se soumettre à des traitements invasifs et douloureux.

C’est la raison pour laquelle les méthodes d’émulation de l’absorption cutanée et les concepts de promoteurs d’absorption par physiophorèse se sont développés avec la rapidité et le succès que l’on sait.

La magnétophorèse répond à toutes ces attentes avec, en plus, une extrême simplicité de mise en œuvre qui est saluée par toutes les esthéticiennes qui l’on adoptée pour l’inclure dans leurs programmes.